Pour une fois, hier, je n’ai pas acheté mon fromage chez BIOCOOP.
Je me devais, cette fois, d’avoir un spécialiste pour m’aider dans ma mission de Noël : fournir l’assortiment de fromages pour le réveillon.
Dans cette mission de la plus haute importance en forme de plateau, je songeais y inclure un BRIE DE MEAUX accommodé de quelques lamelles de truffes achetées sur un marché tout proche et en cash, cela va de soi. Direction donc la fromagère locale pour y trouver le fin graal. Finalement, ce n’est pas un BRIE DE MEAUX qui aura mes faveurs mais bien un BRILLAT SAVARIN. Ceci, grâce aux conseils avisés de ladite fromagère. « Sortons un peu des sentiers battus » m’a-t-elle lancé d’un air fier et agacé. De mon côté, je pense que cette vache crémeuse fera fort bien le plaisir de mes convives. Enfin je l’espère.
Bref. Très heureux j’étais de profiter du soutien d’une experte en bons et jolis fromages.
Seulement voilà. Afin de faciliter mon choix pour le reste du plateau et dans cette profusion de croûtes et de pâtes, j’ai proposé à l’experte fromagère de filtrer son offre en sélectionnant seulement ses fromages bios.
Mais voilà : « Je n’ai pas de fromage labellisés biologiques. Mais ne vous inquiétez pas. Mes fromages sont tous fermiers. Leurs conditions de production sont quasi bios. Les paysans pourraient avoir le label mais ils ne veulent pas s’embarrasser avec des dossiers à remplir … ».
Bingo. Même discours que celui de certains vignerons qui permet, grâce cette petite formule de mots (et pas de Meaux pour ceux qui suivent), de se dédouaner de ne pas avoir le label bio et de faire comme si avec une argumentation qui fait certainement mouche pour un public pas forcément très aguerri. Mais désormais averti.
Alors non ! Le vin et le fromage bios ne sont pas produits de la même manière que leurs équivalents conventionnels. Et ce, même dans le cas des produits fermiers. Les cahiers des charges des cultures bios entraînent des conditions de production plus restrictives, plus contraignantes, plus compliquées et plus risquées. En gros, une perte plus ou moins importante du confort de travail.
C’est pour cela que les agriculteurs et agricultrices non bios ne souhaitent pas obtenir ce label. Ce n’est pas pour le problème d’un supposé dossier à compléter qui n’est d’ailleurs pas si compliqué que cela à remplir.
Mais bien-sûr, nous sommes tous libres de choisir, ou pas, de travailler en bio. Mais s’il vous plaît, si votre choix n’est pas porté vers une agriculture plus respectueuse de la nature et des animaux, merci de bien vouloir assumer votre position et de ne pas vous inclure dans une catégorie que vous n’avez pas souhaité intégrer.
Et non, Madame la fromagère, le fromage fermier n’est pas l’équivalent du fromage bio. Ni de près, ni de loin. Il n’est pas bio. Point.
En revanche, cela ne m’empêchera pas de gouter le plaisir de votre BRILLAT SAVARIN délicatement truffé avec, je me tâte encore, soit un HERMITAGE BLANC 2014 (bio), très gras avec encore une pointe de vivacité des notes de coings et encore de fleurs blanches, ou un CROZES-HERMITAGE ROUGE 2017 Kévin (bio aussi), à la fois structuré et velouté avec des notes épicées et une finale élégamment fumée.
Mais que la vie est belle ! A votre santé.
Pour celles et ceux qui souhaitent aussi accompagner leurs fromages avec un des vins du domaine, n’hésitez pas à me poser toutes vos questions. Ou mieux, à commander vos bouteilles préférées grâce à la boutique en ligne du domaine laurent habrard.
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